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[ Education ] Le GHANA envisage de retirer l'anglais comme langue d'enseignement dans ses écoles

Jane Naana Opoku Agyemang, ministre de l'éducation du Ghana

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La renaissance Africaine, projet cher à Kwame N'Kruma est en marche et demeure plus que jamais d'actualité au Ghana. C'est ce que démontre l'annonce faite par la ministre de l'éducation du Ghana, le Pr. Jane Opoku Agyemang Naana, de retirer très bientôt l'anglais comme langue d'enseignement dans les écoles.

La Ministre Ghanéenne de l’éducation a imputé à l'anglais, utilisée comme langue officielle de transmission des connaissances, une grande responsabilité dans l’incapacité des classes ouvrières éduquées à développer une nation forte.

Selon le site GhanaWeb, cette déclaration a suscité de fortes acclamations dans l'auditoire lors du forum "shared prosperity", qui s'est tenu à Accra ce vendredi 23 octobre 2015.

Ce forum qui a eu lieu à l'université d'Accra, a rassemblé plusieurs leaders d'opinion de haut niveau des secteurs public et privé afin de réfléchir sur deux objectifs ambitieux : mettre fin à l'extrême pauvreté d'ici 2030, et promouvoir efficacement la croissance des revenus des 40% masses populaires les plus pauvres dans tous les pays du monde.

Parmi les panélistes, il y avait notamment: le Dr Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, le Dr. Akinwumi Adesina, président de Banque africaine de développement, M. Tony Elumelu, entrepreneur africain et philanthrope, Naana Jane Opoku-Agyeman, ministre de l'Éducation nationale du Ghana. Ce forum a été animé par Lerato Mbele de la BBC.

Plus qu'une simple annonce, la ministre a annoncé un plan ambitieux du gouvernement Ghanéen qui permettra à terme de supprimer totalement l'anglais dans l'enseignement national du pays.

Pour ce faire une politique linguistique sera développée au plus haut niveau de l'état, qui permettra aux élèves d'être enseignés dans leur langue maternelle.

La ministre se dit persuadée que la suppression de l'anglais comme langue d'enseignement pourra "changer le pays" en profondeur et renforcer l'ancrage culturel des cadres et la cohésion nationale.

Il faut dire que le retrait de l'anglais comme langue principale d'enseignement à dominé les débats pendant des années au Ghana, sans qu'une réelle volonté politique permette de passer de la parole aux actes.

"Des pays tels que la Corée du sud, qui était au même niveau que le Ghana, sont maintenant très en avance en termes de développement, parce qu'ils ont adopté très tôt l'enseignement de leurs enfants dans leur langue maternelle", a déclaré la ministre.

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Elle poursuit: “Le changement réel pour moi n'est pas d'avoir un CV garni, ni même de multiplier la construction des infrastructures [du pays], mais il s'agit avant tout de cohérence et de pertinence(...) Les enfants ghanéens sont brillants mais la plupart se retrouvent piégés dès l'école primaire, sans être en mesure d'avancer plus loin dans les études, parce qu'ils étaient «enseignés à tort dans une langue étrangère qu'ils ont du mal à comprendre et qui n'a rien à voir avec leur réalité culturelle".

La suppression de l'anglais apparaît comme une tâche ardue, car le Ghana, comme la plupart des pays d'Afrique, compte plus de 46 dialectes différents, et que l'anglais semblait jusque là, comme la langue la plus facile à utiliser pour éviter d'éventuellement frustrations entre les différentes ethnies et surtout, parce qu'elle est la langue la plus utilisée sur le plan international.

Il faut noter cependant que les langues locales qui sont les plus parlées au Ghana dont le Ga, le Dagomba, l'Akan et l'Ewe.

La ministre n'a pas précisé la langue locale qui serait utilisée à la place de l'anglais dans les programmes d'enseignement scolaires.

Selon la Banque mondiale, plusieurs pays africains ont vu des succès significatifs dans la réduction de l'extrême pauvreté, dont le Ghana, qui a réduit l'extrême pauvreté à 25,2% en 2005-2006, de 47,3 % en 1991-1992 (soit sous le seuil de pauvreté de 1,90 $). Mais la région dans son ensemble, est à la traîne du reste du monde à atteindre cet objectif important de la réduction de la pauvreté.

La pauvreté en Afrique sub-saharienne a chuté, passant d'environ 56% en 1990 à une prévision de 35% en 2015, selon les dernières estimations de la Banque mondiale, qui sont fondées sur un seuil d'extrême pauvreté de 1,90 $ / jour. Mais la croissance rapide de la population demeure un facteur clé qui freine les progrès dans la plupart de ces pays.

À l'issue d'une heure de débat, M. Lerato Mbele a demandé à chaque membre du comité de faire des suggestions sur ce que l'Afrique doit faire pour éliminer la pauvreté?

Le Dr. Akinwumi Adesina a été catégorique dans sa conviction que" l'Afrique (qui est un continent riche) ne doit rien à voir avec la pauvreté, et par conséquent, il faut que les Africains se mobilisent pour y mettre fin!"

Pour l'entrepreneur avisé qu'est M. Tony Elumelu, "Nous devons créer des emplois et nous devons créer localement de la valeur ajoutée par la transformation industrielle de nos produits."

Enfin, le Dr Jim Yong Kim interviendra pour demander aux Africains d'"écouter les jeunes et d'écouter les femmes».

Après plusieurs années de travail dans les sciences humaines, l'ancienne vice-chancelière de l'Université de Cape Coast, le professeur Jane Opoku-Naana Agyeman, a réaffirmé, en guise de conclusion: "Pour éradiquer la pauvreté de l'Afrique, nous devons nous concentrer sur la qualité, la pertinence des programmes d'éducations scolaires qui doivent être délivrés dans la bonne langue."

Notons enfin que la Tanzanie a également annoncé récemment des reformes pour la suppression de l’anglais comme langue d’enseignement dans ses écoles.

La rédaction Afropolitis

Article traduit à partir de l'anglais: GhanaWeb

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