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[Archives] Gabon : Pour qui roule Brice Clotaire Oligui Nguema ?

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Internet est rancunier hein. Jusqu'à un certain niveau, difficile d'effacer ses traces sur Internet... Les officines tapis derrière le putsch de Libreville sont à pied d'œuvre et tentent de nettoyer l'Internet. Mission ? Redorer à tout prix le blason du "nouvel homme fort" de Libreville...mais comme Internet a de la mémoire, nous vous proposons l'intégralité de cet article qui vient d'être dépublié par MEDIAPART, de même que la version archivée. Pour les africains qui se demandaient encore "qui était derrière et à qui profite le putsch intervenu au Gabon ?", les indices s'accumulent et convergent vers...Paris !

Avant de vous proposer in extenso cet article publié par Nephkelsi depuis le 25 mars 2021, sous le titre "Pour qui roule Brice Clotaire Oligui Nguema ?" et qui vient d'être dépublié, permettez-nous d'ouvrir une petite parenthèse sur la situation qui prévaut actuellement au Gabon suite au putsch : Car nous devons avouer que la dernière interview accordée à TV5 MONDE par l'opposant Albert Ondo Ossa, a démontré une chose : le seul maître du jeu, celui qui exerce de fait la souveraineté au nom du peuple gabonais, s'appelle la France. En effet, autant le Général Putschiste que son opposant présumé s'en référaient tous les deux à Paris pour devenir Président dans leur pays. Refermons la parenthèse.

Et maintenant, place à l'article : "Pour qui roule Brice Clotaire Oligui Nguema ?"

Jeune officier, il faisait partie des aides de camp de l’ancien président Omar Bongo. Mais pour Ali Bongo, Brice Clotaire Oligui Nguema fait surtout partie « des gens qui ont vraiment volé [son]  père ». Et pas qu’un peu, paraît-il !

C’est ainsi que lorsqu’en 2009, Ali succède à Omar Bongo, l’une de ses premières mesures fut d’éloigner ce « voleur d’Oligui ». D’abord comme attaché militaire à l’ambassade du Gabon au Maroc, puis au Sénégal. Tous ceux qui l’ont rencontré à Dakar se souviennent encore de ce « militaire un peu trop bavard, aigri, revanchard, n’hésitant pas à dire tout le mal qu’il pensait d’Ali Bongo et sa famille ». Mais ça c’était avant. Entre-temps, la roue a tourné.

En octobre 2019, Brice Oligui, qui a le grade de colonel, signe son grand retour à la présidence en qualité de directeur général des services spéciaux de la Garde Républicaine (GR). Il remplace à ce poste Frédéric, le demi-frère d’Ali Bongo. A peine installé, il enclenche une opération « mains propres » destinée à traquer les responsables administratifs et politiques responsables de détournements des deniers publics. « Venant d’un individu qui est loin d’être un exemple de probité morale, c’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité », a ironisé M.K., auditrice à la Cour des comptes. Se voulant plus convaincante, la magistrate a poursuivi : « Quand il était aide de camp de feu le président Omar Bongo, il a accumulé tellement d’argent qu’il a fini par investir de manière frénétique et désordonnée dans l’immobilier. Aujourd’hui il est à la tête d’un empire colossal, mais qu’il serait bien en peine de justifier ».

Boulimique, Brice Oligui a aussi, selon nos informations, fait des acquisitions au Sénégal, En France, au Maroc, aux Etats-Unis. Il y a quelques mois, l’ONG américaine anti-corruption OCCRP (Organized Crime & Corruption Reporting Project), rapportait que l’officier gabonais dispose de plusieurs propriétés dans la banlieue de Washington achetées en espèces et sans hypothèque pour un montant avoisinant les 600 millions de francs CFA. Pour M.K., l’opération « mains propres » de Brice Oligui n’était, « en réalité, qu’un instrument de levier dont il s’est servi pour régler des comptes et se débarrasser de quelques personnalités devenues gênantes pour le régime ».

Et si, tout simplement, Brice Clotaire Oligui Nguema – qui a récemment été promu général de brigade en même temps qu’il devenait commandant en chef de la GR – roulait pour lui-même en faisant place nette afin d’installer ses hommes à lui ?

Que prépare l'ambitieux et rancunier général Oligui ?

Les dernières nominations dans la haute administration, à la tête des grandes entreprises publiques et aux postes stratégiques de la GR auraient dû, en plus de jeter une lumière crue sur les manœuvres sournoises de ce général zélé, attirer l’attention de la famille régnante. Mais  Ali Bongo, en dépit des apparences et des mensonges distillés par les tenants du régime, est dans un état végétatif depuis l’AVC qui l’a foudroyé en octobre 2018. Quant à son fils Noureddin et à Sylvia son épouse, leur appétence pour la luxure, la débauche et le divertissement est telle que les questions essentielles échappent complètement à leur analyse. Brice Fargeon Laccruche, l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo l’avait compris et, de fait, avait failli prendre le pouvoir. Et si son homonyme Brice Oligui s’instruisait de ses erreurs pour réussir là où le Marseillais a échoué de peu ? Sans vouloir répondre à cette question, l’on peut toutefois constater que le nouveau général de Ngouoni tisse sa toile. Sans états d’âme.

Ses contempteurs ne manquent pas de rappeler qu’en 2016, au moment où Ali Bongo mordait la poussière, laminé par Jean Ping à l'élection présidentielle, Ngouoni comme la plupart des villages teke, était resté très discret, presque résigné à accepter le verdict des urnes. Et que ce sont d’autres Gabonais, du Haut-Ogooué et d’ailleurs qui, au péril de leur vie, se sont mouillés pour sauver le régime Bongo/Valentin/PDG. Mais tout cela est désormais oublié. En tout cas, l’ambitieux Brice Oligui n’en a cure. Il place ses hommes, de préférence des ressortissants de son village Ngouoni. C’est ainsi que récemment, ce sont eux qui, de façon arrogante, ont fait main basse sur deux des postes les plus convoités  du pays : DG des Douanes et DG de la CNSS.

Si l'on considère qu'Assiami, un village satellite de Ngouoni, a récupéré le CEDOC, et qu'Akieni, à quelques encablures de là, vient de s'offrir SOGARA, il y a lieu de se poser sérieusement des questions sur les intentions du général commandant en chef de la GR.

Milliardaire depuis le temps où il faisait les poches à Omar Bongo, Brice Oligui ne court certainement pas derrière l'argent. Alors, quel objectif poursuit-il quand il va jusqu’à modifier des décisions de nomination prises en conseil des ministres ?

Pour le savoir, il faudrait peut-être interroger cette sagesse africaine qui nous enseigne que « le chien chasse toujours pour lui-même, pas pour son maître ».

Par Nephkelsi

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