[ URGENT ] : Charles KONAN BANNY retire sa candidature à 2 jours de l'élection présidentielle

Charles Konan-Banny retire sa candidature et l'information vient de tomber. Il faut dire que les raisons de cette décision, pour le moins inattendue, ne manquent pas: hormis les 794 cas de doublons constatés sur la liste électorale définitive, évoqué par Charles Konan Banny lors de l'émission télévision "Face aux électeurs", l'ensemble de l'opposition regroupée au sein de la Coalition Nationale pour le Changement(CNC) a dénoncé:

• l'absence d'une véritable politique de réconciliation nationale
• les arrestations et le maintien en détention de centaines d'opposants politiques de façon arbitraire
• la composition de la Commission Électorale Indépendante (C.E.I)
• le processus d'identification et d'enrôlement des électeurs
• la liste électorale biaisée
• le non respect du code électoral
• le financement à titre "exceptionnel" des candidats à l'élection présidentielle à hauteur de 100 millions de FCFA, en dehors de toute disposition légale
• le non respect de la constitution en son article 35
• la sécurité du processus électoral et des candidats
• l’accès inégale des partis politiques aux médiats de l’état

Face au refus du pouvoir en place de prendre en compte la moindre de ces revendications, les principaux opposants au régime d'Abidjan se sont abstenus ou se sont retirés et appellent désormais la population ivoirienne à boycotter cette élection présidentielle "truquée d'avance". Le président Laurent Gbagbo, depuis la Haye, s'est fendu d'un communiqué dans lequel il "déclare solennellement (...) n’avoir donné aucune consigne de vote en faveur de tel ou tel autre candidat."

Quant à Essy AMARA, il a fustigé lors d’une conférence de presse tenue à la suite du retrait définitif de sa candidature, « une Commission électorale indépendante (Cei) spectatrice engagée, muette et complice de la violation des dispositions de la loi électorale par le président-candidat. Une CEI qui, par favoritisme, cautionne une campagne hors-la-loi, au cours de laquelle le président-candidat s’approprie les couleurs nationales sur tous les supports d’affichage alors que la loi électorale l’interdit formellement et va jusqu’à utiliser les véhicules de service de l’État comme médias roulants ». Il ajoute: « J’appelle les Ivoiriens à exprimer leur refus de se voir confisquer leur démocratie, en s’abstenant massivement de participer à une élection gadget. Une élection dans laquelle leurs voix ne comptent pas (…) Nous nous acheminons vers l’élection la plus impopulaire de notre Histoire. La crise des institutions électorales va accentuer la crise de la représentation qui s’est ouverte avec la guerre post-électorale de 2011, alors que l’élection organisée quelques mois plus tôt avait enregistré un record de participation et s’était déroulée dans un climat consensuel, voire festif, jusqu’à la proclamation des résultats du second tour. Ce n’est pas bon signe ».

Mamadou Koulibaly, l'autre ex-candidat, n'est pas en reste. Il a non seulement annoncé le retrait de sa candidature, mais s'est lancé dans une campagne nationale pour le boycott de l'élection présidentielle qu'il qualifie de "truquée d'avance", protestant ainsi contre le renouvellement «illégitime et illégal» de Bakayoko à la tête de la Cei, le code électoral «inacceptable» pour avoir été à la base des morts de 2000 et 2010, la non-conformité du bulletin unique de vote (taille du logo, identité des candidats, utilisation des couleurs nationales par le président sortant etc.) et les signes de l’insécurité dans le pays.

Il faut noter qu'à 3 jours de l’élection présidentielle, à peine 30% des électeurs avaient retiré leurs cartes d'électeurs. Tout porte à croire que l'on s'achemine effectivement vers l'élection présidentielle la plus impopulaire de l'histoire politique de la Côte d’Ivoire.

La rédaction

La vidéo : Charles Konan Banny annonce le retrait de sa candidature à la présidentielle