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L'Afrique a besoin des solutions à ses problèmes et non pas de la liste des problèmes

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Hier 21/09/2015, dans mon post sur les 10 ans de mon autorisation à vendre aux chinois, vous avez été plus de 82 personnes à aimer la réponse suivante que j'ai donnée à une question qui m'avait été posée sur mes détracteurs Les gens ont l'horizon si limité qu'ils ont du mal à voir le monde dans sa globalité. Ils sont partis de leur village en Afrique et ils sont tombés à Paris ou à Washington et depuis lors, ils n'ont plus jamais bougé de là que pour des aller et retour vers leur pays. Je les comprends donc qu'ils soient si perdus lorsqu'ils rencontrent quelqu'un comme moi noyé depuis des années dans la discrétion la plus complète.

Sans les événements de Côte d'Ivoire et de Libye, je serais dans mon anonymat habituel. Ils évoluent ainsi dans une telle médiocrité généralisée qu'ils n'imaginent pas un seul instant qu'il puisse y avoir des gens qui ont toujours cherché l'excellence là où la compétition mondiale de l'intelligence se passait, comme en Chine dans ce cas. Pire, ce qui les trompe est le fait que je signe Ex-Pousseur, Ex-vendeur d’arachides. Ils se disent du coup que si j'avais pu faire quelque chose d'extraordinaire, je signerai avec cela. Erreur.

Sun Tzu dit : "ne communique de toi qu'une infime partie d'information qui ne permettra jamais à ton ennemi de savoir vraiment qui tu es, encore moins ce que tu veux faire."

Il y a une semaine, j'ai fait l'objet d'attaques venant de la part de certains camerounais. Ils sont partis du fait que j'ai dédouané le Président Paul Biya pour arriver à jurer que personne n'aurait mis pied à ma formation, parce que selon eux trop cher. Et puis, lorsqu'ils ont vu les photos, ils sont passés à de nouvelles attaques.

J'ai pris cela très au sérieux. Et j'ai mis dans un fichier la majorité des commentaires que ces gens s'efforçaient de développer contre moi. Parce que je veux les utiliser comme support pédagogique pour mes étudiants. Plutôt que de s'indigner de certains propos, il sera utile pour les générations futures d'africains de les utiliser pour psychanalyser le degré de dérangement mental de la race noire. Parce qu'il n'y a pas d'autres mots pour définir des gens qu'on ne connait pas, des gens qui n'ont rien fait de leur vie, mais des gens qui malgré leur absence totale à solutionner les problèmes de notre continent, s'attribuent une certaine autorité de juger, de trancher en mettant à nu aux yeux du monde tous leurs manquements et tout cela sans même s'en rendre compte. J'ai trouvé cela extraordinaire.

Mais encore plus intéressant sera d'étudier pourquoi ceux qui ont fait de la politique la priorité ou la monotonie de leur pensée ont-ils tant de mal à accepter que d'autres personnes comme moi, trouvent au contraire enfantin et insensé de se lever chaque matin et de ne poser comme agenda de toute sa journée que de faire la comptabilité de tout ce qui ne marche pas dans son pays, pour en déduire qu'il faut changer de gouvernement. Comment n'arrivent-ils pas à accepter qu'il peut exister d'autres personnes comme moi, qui soient fondamentalement convaincues que chanter le "Biya Must Go" tous les jours, toutes les secondes, depuis Atlanta ou depuis Bordeaux n'améliorera en rien les problèmes des camerounais ?

Il y en a qui le chantent depuis 30 ans et ça n'a jamais rien donné. Même un enfant de la maternelle comprendrait que si le plan A n'a pas marché, en 30 ans, il faudrait le changer et essayer autre chose, le plan B. Ils auraient dû pour le moins être au plan X ou même Y. Mais à ma grande surprise, ils sont restés au plan A depuis 30 ans : "Biya Must go" plutôt que d'utiliser leur cerveau pour énumérer les solutions possibles aux problèmes qu'ils mettraient en pratique s'ils prenaient le pouvoir. C'est ce qui m'a fait dire la semaine dernière, à un internaute qui m'accusait de ne pas le rejoindre dans son délire du "Biya Must go" ceci :

"Vas-y, ferme les yeux. répète très fort : BIYA MUST GO ! répète-le encore 100 fois, respire encore plus fort. Fais un cri comme un oiseau. recommence et répète encore BIYA MUST GO ! dis-le 1000 fois. Ouvre les yeux. et tu verras qu'il sera parti."

Pour ceux comme moi qui ne croient pas à la magie, encore moins aux miracles, revenons sur terre. Les intellectuels africains qui passent leur temps à ne parler que de la politique pèchent tous en une chose : ce n'est pas le changement de gouvernement en cours au Burkina Faso qui résoudra les problèmes des burkinabés. De même comme hier, ce n'est pas le vote au suffrage universel qui a changé l'Europe, ce ne sera pas à travers les urnes que l'Afrique trouvera la route du progrès humain. Ce sont les penseurs européens qui ont pris conscience du retard de leur continent et ont dit comment s'en sortir. Le politicien n'est arrivé qu'après. Pour que l'Europe s'en sorte, il y a des voyageurs comme Magellan et Marco Polo qui sont partis pour comprendre le monde et ils sont tous rentrés pour en faire une synthèse et une conclusion qui ont toute servi pour rendre grand leur continent.

Et plutôt que de rester calé là-bas comme font les africains pour crier et jacasser sur comment il faut la transparence des urnes pour changer, ils sont rentrés chez eux en Europe, faire la liste de l'avancement des autres. Marco Polo a expliqué en quoi la Chine dépassait l'Europe : poudre à canon, ravioli, spaghetti, porcelaine, soie, boussole etc. Et c'est donc conscient de ce retard d'abord technologique que les scientifiques se sont mis au travail pour faire avancer le continent d'abord pour rattraper le retard.

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Nous n'avons nullement besoin de ceux qui sont restés au plan A, c'est-à-dire, celui de répéter jusqu'à la nausée qu'il faut voter et changer de gouvernement pour voir l'Afrique figurer au rang des continents les plus prospères. Mais nous avons besoin des créateurs d'initiatives, des patrons africains qui soient capables de faire la différence et apporter le vrai changement sur le plan des richesses et du progrès matériel en Afrique.

Surtout ne me dites pas qu'il faut d'abord un gouvernement intelligent pour créer intelligemment les richesses. Je vous répondrais à l'inverse qu'il faut un peuple intelligent qui accepte de mettre les mains dans la boue et de transpirer plusieurs chemises pour créer la richesse.

C'est de ce peuple intelligent que pourra émerger ensuite un gouvernement intelligent pour administrer les richesses produites et les humains qui vont avec. Tout le monde est passé par là. Si un peuple n'est pas intelligent, il n'aura pas un gouvernement intelligent. Car ce n'est pas le fait d'appartenir à un gouvernement qui rend les gens plus intelligents qu'ils ne l'étaient avant. Ils le sont avant ou ils ne le sont pas. Si un peuple est naïf, il accouchera d'un gouvernement de naïfs. Et c'est ici que se situerait le rôle et la valeur des penseurs africains. Seront-ils capables de réveiller le peuple et le rendre moins naïf afin qu'il génère un gouvernement de gens avertis ? Le problème est que les plus médiocres intellectuels africains se sont érigés en rang de penseurs et continuent en toute bonne foi à abrutir la population. et ça c'est le vrai drame du continent africain, pas les supposés dictateurs.

Qui ne serait pas content qu'il y ait une autoroute de 2000 km entre Douala et Kousserie ou même Maroua ? Tout le monde la voudrait bien. Mais puisque les ressources à notre disposition sont limitées (nous n'en produisons pas suffisamment), avant de promettre qu'on viendra au pouvoir faire des miracles, il faudrait au préalable nous dire ce qu'on va renoncer de faire pour donner la priorité à cette autoroute très importante pour le pays. Pour nous doter de cette autoroute de 2000 km, acceptons-nous d'avoir moins de salles de classes ? moins de lycées ? moins d'hôpitaux ? moins de Gendarmes ?

Si on n'est pas capable de proposer comment créer ou augmenter la richesse, il faut au moins nous expliquer comment mieux gérer ce qui existe déjà et non seulement promettre des choses qu'on ne maîtrise pas. C'est cela le standard de débat que les intellectuels africains devraient faire : toujours partir de ce qu'on a en main à l'instant T comme ressources, et débattre et même diverger autant qu'on le veut de la manière de les utiliser.

Au lieu de cela, je vois des gens à longueur de journée ne montrer que ce qui ne va pas. C'est trop facile de se spécialiser en cela et se dire journalistes ou intellectuels. Tout le monde est capable de le faire, sans même réfléchir. Mais ce qu'on attend d'un intellectuel c'est qu'il innove pour montrer qu'il a un cerveau ou tout au moins qu'il est mieux que celui qui n'a pas été à l'école.

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Combien des africains qui critiquent l'Afrique depuis l'Amérique du nord savent que le nom AMÉRIQUE vient d'un italien : AMERICO VESPUCCI (1454-1512), le premier navigateur européen qui avait compris que ce que Christophe Colomb venait de découvrir n'était pas l'Inde, n'était pas le début de l'Asie, mais un vrai nouveau monde. Et c'est grâce à son observation qu'un autre européen, Martin Waldseemüller crée une nouvelle carte du monde en 1507, où il met ce nouveau continent appelé AMERICA et non Colomb. La décision vient du roi Ferdinand II d'Aragon qui avait financé le voyage de Vespucci pour vérifier son instinct. Le roi a préféré baptiser le nouveau monde à Vespucci qui a eu l'intelligence et le discernement de douter des informations fournies par Colomb et surtout d'aller la vérifier dans la pratique.

L'Afrique pourrait beaucoup tirer de sa diaspora, mais pas de cette diaspora inutile qui n'a rien prouvé là où elle est. Elle se contente comme Christophe Colomb d'avoir découvert ce qu'elle croit être le paradis et ne mett rien en doute sur la nature même de ce supposé paradis. Et du coup, elle en reste dans sa contemplation, dans la passivité. Si on ne vaut rien en plus d''être expert en bavardage à Washington, à Paris ou à Londres, ce n'est pas en Afrique qu'on fera des miracles. Si on n'a solutionné aucun problème de façon autonome là où on se trouve dans la diaspora, ce n'est pas parce qu'on prendra l'avion pour aller en Afrique que subitement on deviendra expert en quelque chose de concret en dehors du bavardage. Et c'est malheureusement le lot de beaucoup d'africains de la diaspora qui passent leur temps à salir l'image de notre continent. Je suis un peu comme leur Vespucci qui remet en doute que là où ils sont arrivés n'est pas le paradis et l'Afrique n'est pas l'enfer qu'ils peignent et c'est là où tous entrent en ébullition contre moi. Comme entre Colomb et Vespucci, l'histoire ne tardera pas à dire entre eux et moi qui avait raison.

Le Burkina Faso comme toute l'Afrique a au préalable besoin de ses Marco Polo, de ses Magellan, de ses Vespucci, partis ailleurs et qui peuvent rentrer montrer les faiblesses du pays et comment y remédier. Ce sont les solutions qui manquent et non les diagnostics.

Que celui qui a une solution concrète de création de richesse (partant souvent des situations généralisées de misère), montre le doigt. Les autres, attendez un peu et ayez la sagesse de vous taire pour laisser ceux qui veulent faire avancer l'Afrique, se mouiller la chemise, malgré les insultes, les calomnies et les menaces.

L'Afrique a besoin qu'on lui propose dans l'action, une liste de solutions à ses problèmes et non (dans le bavardage sous forme de refrain) la liste de ses problèmes.

Jean-Paul Pougala

Tianjin, le 22 Septembre 2015

PS : Pour ceux qui disent me connaitre, je leur rappelle que je n'habite pas dans une maison appelée Google. Et surtout, qu'ils sachent qu'il existe une vie, la vraie, en dehors de Facebook. Et donc que la valeur de chacun de nous se mesure sur le terrain et non sur Facebook.

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