Les lampions viennent de s'éteindre sur une partie importante du procès qui se déroule à la CPI. Conformément à la volonté des juges, peu convaincus par les témoins de la procureure, nos avocats ont brillamment plaidé l'acquittement pur et simple des prévenus.
Dans quelques mois, les juges vont se prononcer et trois schémas sont envisageables dont un seul nous convient véritablement:
- 1er schéma : Le président Gbagbo et Charles Blé Goude sont acquittés et libres de rentrer chez eux. C'est le meilleur des cas pour nous puisque cela nous met en position de force pour la reconquête du pouvoir en 2020.
- 2ème schéma : Les prévenus bénéficient d'une liberté conditionnelle mais le procès se poursuit. C'est une moitié de victoire. On serait heureux de les savoir dehors mais le fait de ne pas pouvoir rentrer chez eux et participer à la vie politique serait préjudiciable.
- 3ème schéma : Les juges décident que le procès se poursuit et nos gens restent en prison. C'est le scénario catastrophe que nous devons absolument éviter car nous serons partis pour encore plus d'années de procédure et donc de détention.
Aujourd'hui, tout ce qui devait être fait au niveau de la mobilisation et au niveau diplomatique à été fait. Les juges sont désormais face à leur responsabilité.
Face à cette situation, nous avons notre responsabilité nous pro Gbagbo. Nous devons tous faire attention à notre parole publique. Tous les discours véhéments et violents doivent être proscrits. Des gens qui sont capables de comprendre " devant c'est maïs" comme un appel au génocide sont susceptibles de tout interpréter de travers. Il nous faut donc être à l'image du président Gbagbo et de la première dame Simone Gbagbo qui, chaque fois qu'ils en ont l'occasion prêchent la paix et la réconciliation nationale. Nous devons faire l'économie des discours guerriers juste pour des likes sur Facebook ou des applaudissements dans des meetings. C'est le sens de la responsabilité. Ceci est notre fardeau à nous.
C'est vrai que la carrière politique ou de cyber activiste de certains tient à la détention du président Gbagbo mais faisons attention. Nous sommes suivis et scrutés au quotidien et le moindre écart pourrait nous être fatal. Nous ne sommes pas des extrémistes mais des progressistes, des amoureux de leur pays qui rêvent de construire une Côte d'Ivoire où règne la justice sociale.
Par Steve Beko
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