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Quand les agressions sexuelles se multiplient, c'est l'absence d'études cliniques sérieuses qui inquiète le plus...

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Ce qui me donne la rage c'est la fréquence des antécédents de violences sexuelles subies dans l'enfance chez mes patientes - mais aussi chez mes patients alors que je suis généraliste et que par définition, mes patient.e.s sont tout venant.

Ce qui me donne la rage c'est à quel point les signes sont évidents pour quiconque ayant les yeux ouverts et l'oreille attentive... En médecine, on nous rabâche : "on ne trouve que ce qu'on cherche et on ne cherche que ce qu'on connait". Pas un mot dans un seul poly(copié) de médecine sur la sémiologie des conséquences en termes de santé de ces violences une fois adulte. Rien. Pourtant la clinique se déroule clairement devant les yeux du médecin comme pour n'importe quel autre syndrome.

Ce qui me donne la rage c'est que ces personnes qui luttent en permanence contre cette souffrance psychique envahissante, contre ses conséquences sur leur santé globale sont souvent étiquetées "sujet à problème" par l'entourage et parfois même par les soignants. Le coût humain, insupportable, est porté par ces survivant.e.s pratiquement toujours dans le silence et l'isolement.

Ce qui me donne la rage, c'est que ces patient.e.s seraient tout-à-fait en bonne santé si elles et ils n'avaient pas subi les actions d'un (oui, UN, en écrasante majorité) criminel qui est le plus souvent libre de continuer à perpétrer ses crimes contre l'humanité, tranquillou, que la personne ait ou non pu parler.

Alors, on veut réduire les "coûts de santé"? Commençons par foutre les pédocriminels et les violeurs en prison et les y garder. Arrêtons de tolérer que nos enfants grandissent dans cette culture du viol et de la domination. Formons sérieusement tous les professionnels (loi, social, santé...) et le public au dépistage et à la prise en charge de ces violences et à la mise hors d'état de nuire de leurs auteurs le plus précocement possible.

Ce qui me donne la rage (mais aussi de l'espoir), c'est que ce cataclysme de santé publique est parfaitement évitable.

Par Marilyne Giorno, médecin généraliste

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