Il y a dix ans, dans la nuit du 19 au 20 août 2006, le navire Probo Koala déversait à Abidjan près de six-cent tonnes de déchets provenant du raffinement d’un hydrocarbure lavé à la soude caustique, coûtant la vie à dix-sept personnes et intoxiquant des dizaines de milliers de personnes. Hier, l'ONU reconnaissait avoir envoyé en Haïti des casques bleus qui ont introduit le choléra. Aujourd'hui, la Ligue Panafricaine - LP Umoja rappelle le crime industriel du Probo Koala et lance un appel à la classe politique africaine :« Seule une politique environnementale, sanitaire et énergétique souveraine permettra à l’Afrique d’affronter les différentes menaces bactériologiques, chimiques et radioactives que la science sans conscience apporte aux systèmes de prédation économique.»
Il y a dix ans, dans la nuit du 19 au 20 août 2006, le navire Probo Koala déversait à Abidjan près de six-cent tonnes de déchets provenant du raffinement d’un hydrocarbure lavé à la soude caustique. A l’origine de ce procédé industriel illégal visant à produire un carburant moins cher, la multinationale Trafigura avait tenté de confier le nettoyage des cales du navire à une entreprise aux Pays-Bas puis en Estonie, avant de renoncer face au coût financier engendré par l’opération de décontamination.
En juillet 2006, après une tentative de vidange sauvage du navire à Lomé et à Lagos, Trafigura réalisa de substantielles économies en signant un contrat avec la société Tommy, tout juste créée en Côte d’Ivoire. Les déchets furent dispersés dans dix-huit points d’Abidjan, dont la décharge du quartier d’Akouédo où les populations environnantes furent immédiatement prises de malaises, d’irritations cutanées et de difficultés respiratoires.
Le 22 août, le Probo Koala quitta Abidjan pour l’Europe, laissant derrière lui au moins dix-sept morts et des dizaines de milliers de personnes intoxiquées.
Si le gouvernement en place à l’époque démissionna avant d’être immédiatement reconduit!, aucun dirigeant de Trafigura, dont la responsabilité est pourtant patente, ne fut inquiété!!! Des rebondissements politico-judiciaires et de graves entorses à l’instruction conduisirent à l’abandon de poursuites contre Trafigura en échange du versement d’une somme allant jusqu’à 150 millions d’euros pour indemniser les victimes. Des malveillances et des détournements à plusieurs niveaux font que le préjudice n’a toujours pas été réparé.
En rappelant la mémoire des victimes de ce crime industriel et des nombreux autres passés sous silence, la Ligue Panafricaine-UMOJA (LP-U) af-firme que : « la sécurité environnementale et industrielle doit être un élément de la souveraineté du continent africain et des îles conjointes.»
Face aux convoitises énergétiques visant l’Afrique lors des « conférences sur le climat », les peuples africains doivent s’unir pour revendiquer leur droit à la santé et au bien être, droit à vivre dans un environnement sain avec un accès privilégié et sécurisé aux énergies adaptées à leurs valeurs.
En renvoyant à la deuxième partie des Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire de Cheikh Anta Diop, dont la polyvalence (mathématicien, physicien, historien, linguiste) doit servir de modèle à la révolution scientifique africaine, la Ligue Panafricaine-UMOJA (LP-U) souligne que:
« Seule une politique environnementale, sanitaire et énergétique souveraine permettra à l’Afrique d’affronter les différentes menaces bactériologiques, chimiques et radioactives que la science sans conscience apporte aux systèmes de prédation économique.»
Umoja Ni Nguvu !
Le 20 août 2016,
Par le Bureau Politique Provisoire de la Ligue Panafricaine-UMOJA