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[Afrique] ''APPEL À LA JEUNESSE AFRICAINE : contrat social africain pour le 21ème siècle'', par le professeur Théophile OBENGA

Typographie

Après trente années d’études rigoureuses, méthodiques et innovantes sur l’histoire, la culture et des langues africaines dans le continuum égypto-subsaharien, Théophile Obenga lance, pressé par l’urgence d’une situation qui n’en peux plus d’être tragique, un vibrant « Appel à la jeunesse africaine ». L’égyptologue et linguiste de renom ramasse en une synthèse opérationnelle de l’épistémologie Cheikh Anta Diop à laquelle il a contribué et dont il est désormais le suivant en chef, dans un cri à l’adresse de la jeunesse d’un continent sinistré.

Les récents drames africains ont certainement poussé l’homme de sciences à sortir des langues anciennes, des relations culturelles entre la Grèce et l’Afrique ou des migrations Bantus, favoris de ses thèmes d’exploration. Encore qu’il ne rechigne pas, d’ordinaire, à prendre position sur les grandes questions de société, de civilisation, sa vision de la marche des peuples ne l’a-t-elle pas conduit à s’investir dans l’histoire locale du Congo-Brazzaville, dans celle des deux Congo, puis à une échelle supérieure dans l’identification des peuples Bantu, allant vers l’Egypte pharaonique et l’histoire universelle ?

Présentation de l'ouvrage : "Appel à la jeunesse africaine : contrat social africain pour le 21ème siècle"

Couverture de l'ouvrage
Couverture de l'ouvrage "Appel à la jeunesse Africaine : contrat social africain pour le 21ème siècle, par Théophile OBENGA

Livre politique, pamphlet particulièrement virulent de 124 pages, dans le style du célèbre « Discours sur le Colonialisme » du chantre de la négritude, Aimé Césaire, « Appel à la Jeunesse Africaine : Contrat Social Africain Pour le 21ème siècle » , est l’expression d’une colère ou encore la rupture d’un silence considéré comme une complicité face au chaos dans lequel est plongé la Jeunesse Africaine. Ainsi, la formule Théophile Obenga en page 7 : « Devant cette situation globale de mort collective lente il est de peu d’avantage de témoigner, même en observateur lucide. Ce qui est impérativement requis, c’est un Appel à la Jeunesse Africaine, pour qu’elle soit debout, de nouveau, qu’elle comprenne et qu’elle agisse, en une formidable chaîne d’union panafricaine ».

Les thèmes suivants y sont traités : « L’enjeu de l’Immigration ; L’Occident : obstacle majeur au développement de l’Afrique ; La Gouvernance du Monde ; Francophonie/Commonwealth ; Patriotisme ou Corruption politico-financière ; VIH/SIDA en Afrique ; Symboles irréductibles de la Jeunesse Africaine - Jeunesse Africaine & Géopolitique mondiale ; Jeunesse Africaine - Renaissance Africaine - Etat Fédéral Africain - Mœurs contemporaines (sexualité, philosophie, spiritualité…) »

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Si l’Occident avec ses divers satellites (Banque Mondiale - FMI) sont mis au banc des accusés, leurs mandataires africains n’en sont pas moins épargnés et contre qui le Pr Obenga invite la Jeunesse Africaine à se détourner des méthodes et pratiques responsables du chaos : « La Jeunesse Africaine doit faire bouger les choses, développer des idées novatrices, s’organiser au plan continental panafricain, ambitionner une Afrique différente de celle des « pères-fondateurs » et des « présidents-à-vie » (protégés par l’Occident, pour les seuls intérêts occidentaux) » , P. 10

C’est l’abandon national qui livre la Jeunesse, pourtant levier fondamental du développement, sur les routes dangereuses de l’Immigration pour échapper à l’enfer africain : « Ces fils et filles d’Afrique partent du Cameroun, de la RCA, du Nigeria via la Libye jusqu’en Sicile ; de cette même Afrique profonde via le Niger, l’Algérie, le Maroc jusqu’à Melilla, en face Ceuta, ville espagnole. Longues pirogues de mer, bien incertaines, parties des côtes sénégalaises, mauritaniennes et guinéennes (Guinée-Bissau), abordent péniblement les rivages de Tenerife, chaque jour ou presque, depuis des semaines, des mois. La loi de ces rivages solitaires est expresse : la mort. » , P. 12

Passant outre les conventions, comme un appel à la subversion, le Pr Obenga dénonce l’attitude des dirigeants africains qui consiste à ankyloser l’énergie juvénile : « L’étonnant, c’est que la politique des présidents-à-vie, quoique élus au suffrage universel, démocratiquement, ne s’étonne de rien. Notre vie collective, publique, est vécue normalement, passivement, sans éveil critique, sans étonnement, sans questionnement (ce serait « subversif », et les capitaux étrangers n’aiment pas le « bruit », sic !). L’Afrique paralyse sa propre Jeunesse dans la non-pensée. C’est notre héritage culturel, ce genre de leadership, rassure-t-on. » , P. 20

Il poursuit : « L’Occident ne perçoit jamais l’Afrique que comme simple réservoir des matières premières stratégiques (…) Aucun amour de l’Occident pour l’Afrique. Aucun. C’est encore le moindre mal. Mais le non-amour des Africains pour l’Afrique frôle la folie criminelle. On ne peut pas se battre pour le développement d’une Afrique que l’on n’aime que du bout des lèvres. Des multi- milliardaires politiciens Africains ont sombré dans la non-reconnaissance africaine : c’est une leçon » , P 54.

Le Pr Théophile Obenga (au milieu), Henda Diogène Senny (à gauche, militant panafricain) et le Pasteur Shebuel Mowhou (à droite, Editions Ccinia Communication). Les 3 ont donné une conférence le mardi 31 juillet 2007 au CAPE (Centre d’Accueil de la Presse étrangère).
Photo lors de la conférence avec Théophile Obenga et Henda Diogène Senny, Président de la Ligue Panafricaine UMOJA

Loin, d’un catalogue de lamentations, toute une série de propositions pour mettre fin à la souffrance de la Jeunesse émaillent cet ouvrage. Sans enfermer la Jeunesse, non plus, dans l’homme révolté d’Albert Camus dont le succès importe peu, tant s’en faut, c’est véritablement d’une conscience victorieuse sous le vigoureux slogan « Africa must unite » de Kwame Nkrumah qu’il souhaite susciter chez la Jeunesse Africaine. Ainsi des « Symboles irréductibles » de M. Garvey à Th. Sankara en passant par B. Boganda, P. Lumumba, A. Cabral, S. Biko… dont le sang preux a été versé pour la dignité de l’Afrique sont rappelés à la mémoire de la Jeunesse Africaine.

En conclusion, avec une pédagogie soignée, le Pr Obenga a écrit un chapitre spécial ressemblant à un hymne à la Jeunesse, intitulé : « Appel à la Jeunesse Africaine », nous n’avons pu nous empêcher de produire quelques extraits ci-dessous :

(…) D’autres, parmi nous, n’entendent pas avec leurs oreilles et ne voient pas avec leurs yeux. L’imagination elle-même est en dysfonctionnement. L’aliénation, profonde, persiste. Heureusement ceux qui entendent et voient, imaginent et espèrent, doutent mais luttent, sont nombreux, et ardemment panafricains : « Africa must unite! ».

Vaste cri de ralliement. Immense clameur continentale. La Jeunesse Africaine réalise de plus en plus, et nettement, que vivre dans l’histoire, en tant que sujets historiques, c’est imprimer sa marque aux temps historiques qui passent.

Les êtres humains en effet vivent dans un monde éthique, c’est-à-dire un monde de réflexion et de responsabilité : il est salutaire que la Jeunesse Africaine se fasse à l’idée de Renaissance Africaine, d’Etat fédéral panafricain continental, - ce qui est une idée de Grandeur Historique pour l’Afrique et pour la civilisation humaine qui s’en vient. La Grandeur est l’autre face du Bien, son immense signe dans l’Histoire.

Certaines notions empiriques et positivistes doivent être abandonnées, afin que la Jeunesse Africaine se dresse et s’engage résolument dans le monde éthique de l’histoire humaine.

Jeunesse Africaine, fière, brave, debout ! Le moment historique approche opportunément !

Regarde ! Le soleil ardent du continent est à son horizon oriental, juste levé, t’apportant vie et santé, énergie et intelligence, amour et contentement plénier. Tu espères, par ton travail, donner le meilleur de toi-même au continent.

Il se raconte beaucoup de choses à ton sujet. La politique des programmes d’ajustement structurel, neufs et vieux, t’est suicidaire. L’immigration, même agréée, est choisie. Il n’est pas certain que ton bonheur puisse définitivement en dériver. Coriace, le virus du sida t’a été inoculé par la méchanceté occidentale. C’est la logique constante des pays du Nord depuis les codes noirs du Siècle des Lumières : atteindre, paralyser, au mieux éliminer les forces vives et juvéniles du continent pour le pomper en toute tranquillité. Les « pères fondateurs » et les « présidents-à-vie » ferment les yeux et croient servir l’Afrique.

Jeunesse Africaine, fière, courageuse, debout ! Les circonstances te sont plus que jamais favorables.

Sache, tu le sais : la paix dans le monde n’est pas encore au rendez-vous avec elle-même, en dépit des efforts de Albert Luthuli, Martin Luther King, Nelson Mandela, Desmond Tutu et Wangari Maathai, tous Prix Nobel de la Paix. Il est à remarquer que l’ANC est le seul parti politique à avoir reçu trois fois le Prix Nobel de la Paix au 20ème siècle.

Tu le sais tout autant : l’énergie (pétrole, gaz naturel) divise profondément les nations, la communauté internationale (ce qu’il en est de ce mythe du 20ème siècle).

Ainsi aussi de la science et de son application : la maîtrise et la pleine possession du nucléaire sont cause de conflits éventuellement tragiques pour l’humanité. Mais cela n’exclut pas de penser sérieusement au Programme du Nucléaire civil africain. En se globalisant, le commerce engendre des puissances géopolitiques et géostratégiques diamétralement opposées. Ainsi va la mondialisation. Outre l’amère ironie, la remise des dettes des pays très pauvres n’a rien qui vaille. La corruption ? Son royaume de prédilection est tout l’Occident, constant donneur de leçons. C’est son eurocentrisme tyrannique. Le paradigme Afrique-Asie paraît plus négociable, sans les vieilles couches psychologiques datant de l’ère coloniale.

Sache, tu ne l’ignores pas, Jeunesse Africaine : tu possèdes des symboles, nombreux, pour résister, lutter, réfléchir, imaginer, méditer, créer et gagner : de la reine Nzinga à Christiane Taubira en passant par Mary McLeod Bethune, Anna Julia Cooper, Sojourner Truth, Ida B. Wells, et Winnie Mandela et Miriam Makeba. Et aussi de Nat Turner à Lumumba, de Lumumba à Tom Mboya, de Tom Mboya à Cabral, de Cabral à Steve Biko. Telle est la chaîne panafricaine, solide.

Faut-il te rassurer en t’indiquant le chemin que tu connais déjà ? Ce long chemin qui va de Marcus Garvey à Thabo Mbeki en passant par Kwame Nkrumah et Cheikh Anta Diop et qui a pour nom : Panafricanisme, Etat fédéral panafricain continental, Renaissance Africaine. Et Bob Marley et Pierre Akendengué ont vivement célébré ce chemin d’espoir.

Suis ce chemin de gloire, d’honneur, de fidélité et de sacrifice. Suis-le. Elargis-le selon tes outils de travail, ton corps, ton esprit, ton intelligence, ta foi, ton amour patriotique.

En effet, la quête du destin africain et son accomplissement, à l’échelle humaine, n’est que ce chemin d’unité, de solidarité, de partage, de concertation panafricaine, de grande vision continentale, transcendant lignages, clans, villages, tribus, ethnies, Etats-nations, plaies des guerres civiles, précarités sociales, vulnérabilités psychologiques, fragmentations et fragilités politiques au plan mondial, international, planétaire. Dure et longue est par conséquent la tâche.

Dans le système solaire qui est le nôtre, l’être humain a ses origines paléontologiques, culturelles, sexuelles, spirituelles et réflexives en Afrique, berceau de l’humanité actuelle. Le savoir implique que l’Afrique sera toujours là, présente, active, dans la fabrication du futur de l’humanité. Il faut y préparer sa jeunesse.

Jeunesse Africaine, sois éveillée, plus que jamais ! Il s’agit de Toi, de ton avenir. De l’Afrique, de son futur. De l’humanité, de son ouverture à elle-même, de ses grands idéaux de civilisation.

L’Afrique n’a que trop subi le descriptif des autres : « l’Afrique noire est mal partie », « l’Année de l’Afrique » (qu’une pauvre année !), « l’Afrique des colonels », « l’Afrique fantôme », « l’Afrique ambiguë », « l’Afrique des tribus », « l’Afrique bloquée », « l’Afrique marginalisée », « l’Afrique pauvre, très pauvre, très endettée dans le sous-développement durable »…

C’est le découragement, source de pessimisme, que l’on veut théoriser pour mieux paralyser l’Afrique et, de la sorte, la piller systématiquement, sans le moindre scrupule. Parfois, souvent, avec des complicités politiques africaines.

Il y a un déficit théorique à combler. La Jeunesse Africaine, rurale, urbaine, intellectuelle, politique, artistique… doit produire ses propres paramètres et paradigmes : sur l’Afrique, ses nombreux problèmes d’éducation, d’emploi, de santé, d’économie, de solidarité, de législation, de coopération continentale, de nucléaire africain, d’ouverture mondiale, de science, de technologie, d’environnement…

Doit-on douter de la capacité de la Jeunesse Africaine à penser, à réfléchir sur la traite négrière, l’esclavage, la colonisation, le racisme, l’exploitation néo-coloniale, la francophonie, le commonwealth, le sous-développement, les cultures de rente, les programmes d’ajustement structurel ?

Doit-on minimiser la capacité de la Jeunesse Africaine à produire des idées, des cas de figure, des programmes, des activités à la suite de la lecture de Marcus Garvey, W.E.B. Du Bois, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Cheikh Anta Diop, Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, Steve Biko ?

Les idées comptent, plus qu’avant, dans le monde contemporain : idées de démocratie, d’économie mondiale, de recherches scientifiques, d’identité et diversité culturelle, de philosophie, de violence ou de non-violence, de fondamentalisme théologique ou non, de sexualité humaine ou animale, de spiritualité, de gnose, de la vie dans l’univers. Quelles sont les idées des Africains, de façon originale et profonde, sur toutes ces immenses problématiques contemporaines qui engagent déjà le futur de l’humanité ?

Consommer les efforts réflexifs des autres, être pillé par les stratégies politiques et économiques des autres, jouer et chanter en marge de l’essentiel de « la Marche du Monde » : est-ce véritablement vivre en assumant sa part de responsabilité humaine ?

Les masques africains parlent à qui sait entendre et comprendre. Ils disent la vie, dans une affirmation presque dramatique. C’est qu’ils savent aller au fond d’eux-mêmes et des choses. Ils ont ainsi développé un grandiose et majestueux dialogue avec la nature. Retenons au moins cette capacité de tenir conversation entre nous-mêmes, avec nous-mêmes, avec le monde, avec les autres peuples, les autres civilisations de notre humanité. (…)

Panafricainement.

Par Hannibal

Vidéo : émission télévisée autour de l'ouvrage "Appel à la jeunesse", avec le Prof. Théophile Obemga.

L’immigration suicidaire africaine, qui traduit à elle seule, par la brutalité de ses faits massifs, par la traînée intensive de douleurs, de souffrances, de morts, de sang, d’humiliations, l’errance tragique des Africains dans une planète acculée par les prédations, voracités et calculs utilitaristes, entame le propos de Théophile Obenga. Et pour cause, cette immigration qui aimante des populations africaines aux opportunités en trompe-l’œil de gains pécuniaires occidentaux est certainement un des derniers coups presque mortels portés à la jeunesse du continent. Ces centaines de millions de jeunes, espoirs d’un continent, semblent incapables de supporter la charge de faire éclore le bien-être demain, privés d’Etat, d’écoles, de vertus publiques, rongés par les maladies, celles du continent et celles volontairement introduites par l’Occident obsédé par la démographie africaine.

La marée rouge des assassinats des leaders et figures chéries des Africains, Lumumba, Cabral, Steve Biko, Um Nyobé, Tom Mboya, etc. ne vient que prolonger, dans cette lecture incisive et sans concessions, des siècles d’oppression esclavagiste, coloniale, d’Apartheid et aujourd’hui de démolition sociale «FMI-Banque mondiale».

À l’heure où des nouvelles géopolitiques se dessinent, où des peuples hier marginalisés affirment leur identité et leur puissance, Chine, Inde, Amérique latine, monde islamique, en face d’un Occident, Europe et Amérique du Nord décidés à ne rien céder de leur hégémonie mortifère, il est vital que la jeunesse africaine apporte sa réponse.

Résister, lutter, combattre, vaincre, avec son propre paradigme, son propre rêve, sa propre utopie, voilà le vaste chantier qui attend la jeunesse. Une lutte pour la Renaissance africaine portée par l’idéal de l’Etat fédéral africain. Cette jeunesse sur ce chemin, le sien, celui de sa victoire, ne sera pas seule. Elle pourra toujours avoir recours aux figures emblématiques de ses devanciers Africains savants et innovateurs dans la grande histoire universelle, depuis Imhotep, Saint Augustin, Ahmed Baba, Anton Amo, Anténor Firmin, DuBois, Cheikh Anta Diop, Frantz Fanon, et bien d’autres dans des domaines extrêmement variés allant de l’art du politique, du militaire, aux avancées scientifiques et techniques.

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Seul est salutaire cet engagement pour une Afrique croyant en elle, délaissant les mirages de l’Occident avec lequel chacune de ses rencontres s’est soldée par sa décadence, un Occident ayant qui plus est déserté le terrain des valeurs, diffusant au monde corruptions capitalistes, et mœurs sociales, culturelles, étrangères et adverses aux traditions et à la modernité africaine. Il est la matière pour un contrat social africain pour le XXIe siècle.

Ce ne sont pas les ressources qui manquent, la diversité naturelle, climats, géologies, fleuves, mers, océans, la surabondance de ressources transformables en énergie ou en biens et services, eau, pétrole, uranium, or, gaz naturel, ne sont pas des dotations si rares que cela à l’échelle continentale, au contraire. Il s’agira pour la jeunesse de se hisser au seuil de compétence et d’expertise internationale lui permettant de tirer le meilleur de sa profusion de dotations naturelles et des ressources humaines, autant d’opportunités que de menaces. Une telle expertise indispensable au sursaut continental ne saura s’affranchir d’un véritable amour pour son continent, d’une véritable conscience historique, qui guidera les bras ouvriers à l’œuvre pour la Renaissance sur les sommets de la victoire.

Le questionnement restera cependant de mise, sur les questions qui impactent le devenir des peuples, leurs intentions en tant que groupes humains intervenant sur leur avenir. La valeur de l’histoire, de l’héritage des figures emblématiques, les idéologies mobilisatrices -panafricanisme, …-, la géopolitique africaine et sa politique du monde -rapport avec l’Occident, avec la Chine, l’Inde, …-, le «vouloir-être» des Africains sur la sexualité, les rapports avec les «Afrodescendants» des Amériques et des Caraïbes, etc.

« Appel à la Jeunesse africaine » (Editions Ccinia Communication, 2007) de Théophile Mwene Ndzalé Obenga est un ouvrage qui conjugue pédagogie et engagement, écrit d’une plume alerte et désireuse d’aller à l’essentiel : pousser les futurs gestionnaires de l’Afrique de demain à une « entrée en religion », en cause africaine, à une rébellion de la pensée devant la tragédie qui sous les yeux du monde et des élites africaines décime des millions d’âmes terrestres, damnées parce que nègres. Une grande diversité d’informations se trouve restructurée, revivifiée et mise en perspective -corruption en Occident, immigration africaine, …-, dans cet Appel, dont quelques accents, par moments, ne sont pas sans rappeler l’ouvrage diopien « Les fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire» (Présence Africaine, 1960).

Le choix d’un éditeur africain, jeune éditeur, traduit aussi, cette volonté de faire confiance à la jeunesse africaine, et de prêcher par l’exemple, en endossant les risques d’une telle option. Il faut dit-on que jeunesse se passe, puisse t-elle aussi entendre les messages qui lui sont adressés, avant qu’il ne soit trop tard, dans un continent qui est loin de trop bien se porter.

Acheter l'ouvrage : "Appel à la jeunesse africaine, contrat social africain pour le 21ème siècle", par Théophile OBENGA

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