Napoléon disait que l’histoire est un mensonge sur lequel nous nous accordons tous. Seulement il a oublié une chose, nous ne pouvons pas tous nous accorder et encore moins nous en accommoder.
Il se pose un problème, c’est que le passé qui, pourtant basé sur des éléments factuels devient aussi incertain que l’avenir du fait des falsifications ou encore de la correction qui en est faite, il devrait s’agir de laisser simplement pour la postérité les faits rien que les faits, chacun pouvant par son sens critique se faire un avis, une opinion propre après une analyse du contexte.
Cette propension généralisée qui dit aux personnes quoi faire, quoi penser, que connaitre, quels savoirs est abjecte et enlève à l’homme ce qui lui est plus cher, sa liberté, surtout celle de penser qui à première vue semble inaltérable.
Un événement important de l’histoire de France, ayant conduit à l’avènement de la Vème République est pourtant effacé, oublié, ignoré si ce n’est une volonté manifeste de l’éradiquer, l’épurer de la conscience collective.
Si nous ne nous pencherons pas sur les causes et les conséquences de ce coup d’état, nous restituerons simplement la vérité historique de cet événement, plusieurs auteurs ayant abondamment documentés les causes de ce renversement de l’ordre constitutionnel dont nous entendons parler à profusion en ces temps.
- Dans son blog Mediapart, Paul Alliés Professeur Émérite à l'Université de Montpellier, Doyen honoraire de la Faculté de Droit, Président de la Convention pour la 6° République (C6R), nous donne le détail de cet événement historique : De Gaulle et le coup d'État du 13 mai 1958, il y revient largement sur les faits historiques.
Dans une tribune publiée le vendredi 13 mai 2011, sur son site, le journal l’humanité dit : « Le 13 mai 1958, à l’origine de la Ve République, fait l’objet de récits où l’on célèbre une icône, de Gaulle, pour occulter l’agression factieuse contre la République et la nocivité des institutions mises en place. » et il poursuit en disant « Certains ont inventé le « coup d’État démocratique », ou le « coup d’État de velours ». Des mots ont été rajoutés afin d’édulcorer cette prise illégale du pouvoir par l’homme du 18 Juin 1940.
Dans un article publié par Nicolas Bove le 11 septembre 2018, sous le titre "Pourquoi le coup d’État gaulliste a-t-il été effacé de notre mémoire collective ?
Au delà de l’explication des causes de ce fait, nous pouvons y lire l’interview de Grey Anderson, étudiant de l’université de Yale, originaire de Californie, qui a mené une thèse de six ans d’études sur la fondation de la Ve République française, il revient en détails sur le coup d’état du Général de Gaulle et expose selon lui les motivations et les mécanismes d’effacement de cet important évènement de la mémoire collective.
Un document vidéo de l’Institut National des Archives dans une version édulcorée également essaye tant bien que mal d’obnubiler le terme coup d’état mais à l’écoute du journaliste, on entend ceci et sous-titré d’ailleurs :
« La France vient de vivre une semaine qui appartient à l'histoire. Les évènements d'Algérie avaient donné le signal d'une crise dramatique, en même temps, d’un immense espoir. En effet on l'avait vu à Oran comme à Alger, un extraordinaire revirement populaire avait suivi la prise de position de l’Algérie, en appelant ensemble le général de Gaulle au pouvoir,… »
L’on comprend aussi que cette prise de pouvoir avec un reversement de l’ordre n’a pas été accueillie avec la même ferveur dans plusieurs grandes villes de la métropole.
Wikipedia dont plusieurs comprennent le rôle mais aussi l’orientation idéologique du type de source dont il s’agit, prend soin dans une page dédiée aux coups d’état depuis leur consignation historique, à remettre dans l’ordre les faits historiques réels.
Nous pouvons y voir dans un classement qui marque l’année, le pays, l’auteur, la cible et les notes commençant par le plus ancien répertorié en 2340 avant JC et allant pour l’instant au plus récent celui du 26 juillet 2023, nous pouvons y lire sur la colonne année : mai 1958; colonne pays: France; Auteur: Charles de Gaulle; Cible: Gouvernement de Pierre Pflimlin; Note: Crise de mai 1958: le général Jacques Massu prend Alger et menace d’envahir Paris si Charles de Gaulle n’est pas nommé chef de l’Etat. Sur ce coup peut-on être plus clair que Wikipedia ?
Kristin Ross dans son ouvrage Mai 68 et ses vies ultérieures : édition de 2010, publiée par Agone ; traduit de l’anglais par : Anne-Laure Vignaux de sa version originale parue en 2002 nous dit page 53: « La grève générale de la mi-mai éclata dix ans, presque jour pour jour, après le coup d'État qui avait ramené de Gaulle au pouvoir, le 13 mai 1958. »
Nous conclurons cette liste non exhaustive par celui qui parle le mieux de ce qui s’est passé qui en a été un contemporain, et de ce qu’il en été, François Mitterrand dans son ouvrage Le coup d’état permanent page 24 dit: « Entre de Gaulle et les républicains il y a d'abord, il y aura toujours le coup d'État. » ; et quelques phrases plus loin, il ajoute : « Du 13 mai au 3 juin 1958, le général De Gaulle a réussi un premier coup d’État. » Il ne s’agit pas d’une métaphore bien de faits factuels.
Pour des recherches supplémentaires sur le sujet, nous avons sélectionné une bibliographie qui peut être intéressante et non exhaustive :
René Rémond - Son ouvrage "Les droites en France" aborde l'évolution politique de la France à partir de 1940 jusqu'à la crise de mai 1958, ce qui conduit au coup d'État de Charles de Gaulle.
Serge Berstein - Co-auteur de "Les droites en France", "La France de l'expansion, la république gaullienne: 1958-1969", qui examine la période de la Cinquième République en France, y compris les circonstances entourant le retour au pouvoir de Charles de Gaulle en 1958.
Jean Lacouture - Auteur de la biographie "De Gaulle: The Rebel 1890-1944" et "De Gaulle: The Ruler 1945-1970", qui fournissent une analyse détaillée de la vie et de la carrière politique de Charles de Gaulle, y compris le coup d'État de 1958.
Pour ceux qui s’interrogent encore, je dirai OUI, OUI et OUI; ceux qui ont réalisé des Coups d’état pour l’intérêt du peuple ont toujours été célébrés. Charles de Gaulle en est une preuve, il est mort de sa bonne mort contrairement à THOMAS SANKARA l’homme intègre qui lui fût assassiné.
Il y a bien des bons et de mauvais coups d’état, tout dépend du sens profond où se dirigent, s’orientent les intérêts stratégiques.
Que la jeunesse africaine comprenne.
Par ZAMBO NNANGA II
Mane EKANG
Moan NTUMU
Moan KOLO
Moan NEE BODO (BENE)
Moan ETON