La guerre indirecte entre Washington et Téhéran sur le sol irakien vient de prendre une nouvelle dimension très inquiétante avec l'assassinat du puissant général Iranien QASSEM Soleimani dans la nuit de ce jeudi 02 janvier 2020. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, s'est engagé à "venger" la mort du Général, et un deuil national de 3 jours a été décrété en Iran... Sommes-nous à l'aune d'une troisième guerre mondiale ?
Dans la nuit de jeudi 02 au vendredi 03 janvier, non loin de l’aéroport de Bagdad, le Général QASSEM Soleimani, commandant en chef de la Force Quds, a été lâchement assassiné lors d'une attaque de drône lancée par les forces américaines sur ordre du Président Trump.
Le secrétaire d’État américain qui s’est félicité de la mort du général iranien, tandis que le Pentagone s'est montré plus discret.
L'assassinat de Soleimani marque une escalade majeure des tensions entre Washington et Téhéran.
Une déclaration du Pentagone - le siège du Département américain de la défense - a indiqué que M. Soleimani avait " élaboré des plans pour attaquer des diplomates et des membres des services américains en Irak et dans toute la région ". "Cette attaque avait pour but de dissuader les futurs plans d'attaque iraniens ", a-t-il ajouté
Qui était le général QASSEM Soleimani ?
A partir de 1998, QASSEM Soleimani a dirigé la Force Quds de l'Iran qui s'occupe des opérations secrètes dans les territoires extérieurs.
L'Iran a reconnu le rôle de la Force Quds dans les conflits en Syrie, où elle a conseillé les forces loyales au président Bachar al-Assad et a armé des milliers de miliciens musulmans chiites qui combattent à leurs côtés, et en Irak, où elle a soutenu une force paramilitaire à dominante chiite qui a aidé à lutter contre l'état islamique.
Ces conflits ont fait de Soleimani, jadis isolé, une grande célébrité en Iran.
L'administration Trump a déclaré que la Force Quds est " le principal mécanisme de l'Iran pour cultiver et soutenir " les groupes terroristes désignés par les États-Unis dans tout le Moyen-Orient - y compris le mouvement Hezbollah du Liban et le Jihad islamique palestinien - en leur fournissant du financement, de l'entraînement, des armes et de l'équipement.
Le Secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a désigné les Gardiens de la Révolution iraniens et sa Force Quds comme organisations terroristes étrangères en avril dernier.
Il faut dire que le puissant général iranien QASSEM Soleimani était l'émissaire de la République islamique en Irak, et les récentes déconfitures des Etats-Unis en Irak sont à mettre à son crédit.
Réactions immédiates de l'Iran et de ses alliés
La Russie et la Chine, allés de l'Iran, ont déclaré qu'elles considéraient la frappe aérienne comme une violation de la charte de l'ONU.
La réaction du ministère de la défense russe ne s'est pas fait attendre :
"Les démarches imprudentes des États-Unis, comme l’élimination du général Qassem Soleimani, provoquent une brusque dégradation de la situation politique et militaire au Moyen-Orient et entraînent des conséquences néfastes pour l’ensemble du système de sécurité internationale [...] le général iranien était un chef militaire aguerri bénéficiant d'un prestige mérité et d’une importante influence dans l’ensemble du Moyen-Orient. Son mérite personnel dans la lutte contre Daech en Syrie est incontestable"
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, s'est engagé aujourd'hui à "venger" la mort du puissant général iranien Qassem Soleimani, tué plus tôt dans un raid américain à Bagdad. Et il a décrété un deuil national de trois jours en Iran
« Le martyre est la récompense de son inlassable travail durant toutes ces années […]. Si Dieu le veut, son œuvre et son chemin ne s'arrêteront pas là, et une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs »Ayatollah Ali Khamenei
Un nouveau palier vers l'accroissement des tensions franchi
Selon une toute dernière information, alors que l’axe de la Résistance se met rapidement en ordre de bataille à travers toute la région, les Gi's, terrorisés à l’idée d’avoir à faire face à une contre-offensive générale, se sont mis en état d’alerte maximale. Israel, Washington et leurs alliés arabes sont en état d'alerte. Près de 5000 GI's sont en cours de déploiement dans le Golf. L'armée israélienne a également envoyé des renforts sur le Front Nord, soit sur les frontières avec le Liban par crainte d'une réaction du Hezbollah. C'est l'une des pires erreurs stratégiques de l'histoire américaine.
Aux dernières nouvelles, les sites de lancement de missiles iraniens ont été mobilisés et les bases américaines à travers tout le territoire irakien, de Aïn al-Asad à Balad en passant par K1 et autres bases militaires ont été barricadés par les forces iraniennes. Du côté de la Syrie, les forces de la Résistance (une milice alliées de l'Iran) continuent à consolider leurs positions à Abou-Kamal/Qaem. La Russie a de son côté déployé ses batteries de S-400 qui auront pour rôle d'aider les forces pro-iraniennes à abattre les chasseurs américains F-35.
Le chef de l'Etat irakien a condamné l'« agression » contre le général Soleimani, mais il faut que « la voix de la raison et de la sagesse l'emporte dans l'intérêt national suprême », a-t-il plaidé.
Le Premier ministre démissionnaire, Adel Abdel Mahdi, a estimé que le raid américain allait « déclencher une guerre dévastatrice en Irak », qualifiant l'assassinat du général iranien d'« agression contre l'Irak, son Etat, son gouvernement et son peuple » et de « violation flagrante des conditions autorisant la présence des troupes américaines ».
Le monde entier retient son souffle et croise les doigts afin qu'une grave guerre mondiale n'éclate pas. Et pourtant, les fronts continuent de se durcir.
Les états unis sont-ils allés trop loin pour déclencher une troisième guerre mondiale...?
Par la La rédaction - AfroPolitis.com
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