À travers cet article, Freud Houedenou Adjahahouede pointe du doigt en des termes simples et accessibles à tous, l'un des principaux problèmes qui minent le système éducatif africain, à savoir l'extraversion des contenus et des manuels scolaires, qui demeurent résolument figés dans le temps, aux temps des colonies.
À l'école, l'Américain apprend son histoire, il a des références, il apprend qu'il est le meilleur, il apprend que sa liberté est le fruit du sacrifice de ses ancêtres. Mentalement, il devient très fort et prêt à conquérir le monde.
A l'école, l’Européen (le français par exemple) apprend que sa liberté est le fruit de conquêtes menées par ses ancêtres, un peu partout dans le monde. Les défaites de ses ancêtres sont savamment valorisées. Il apprend aussi, à travers des textes et œuvres racistes (qualifiés officiellement d'humour), que les nègres sont des sauvages, des gens dépourvus de raison et qu'ils méritaient finalement d'être exploités. Finalement, il devient fort, apprend à avoir confiance en lui et prêt à perpétuer l’œuvre de ses ancêtres.
À l'école, l'Africain apprend que ses ancêtres échangeaient leurs frères contre de la pacotille, des miroirs, de l'alcool... Il apprend que ces ancêtres colonisés sont allés libérer leur colonisateur sans se libérer eux-mêmes. Il apprend aussi que tous ses ancêtres qui ont voulu résister ont fini par être tués. On lui apprend, qu'il est devenu indépendant en 1960, mais la réalité quotidienne lui démontre qu'il est toujours sous domination monétaire, culturelle et psychologique. Les œuvres de ses ancêtres sont ignorés et celles du colon étudiées avec amour. Et finalement, il se sent incapable de produire la plus petite aiguille. Il passe son temps à "s’auto-flageller" en remettant en cause sa (couleur de) peau, son pays, ses frères et sœurs, en adoptant des comportements importés. Il ne voient plus les évidences, son regard est orienté, il adule son bourreau, fini par tomber amoureux de lui, veut rejoindre son pays, adopter son mode de vie, parler, s'habiller, comme lui. Toute "vérité" ne provenant pas de l'autre, devient "mensonge" et tous les "mensonges" acceptés comme "vérité".
Réveille toi Afrique!
Par Freud Houedenou Adjahahouede
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