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[Afrique] Pour accélérer l’intégration financière africaine, Alassane Ouattara écarté au profit du président ghanéen

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Le 33ème sommet ordinaire de l'Union Africaine(UA) s'est tenu à Addis-Abeba du 9 au 10 février dernier et a permis de prendre d'importantes décisions notamment sur la sécurité, sur l'intégration financière et géographique(ZLECAF) du continent. Le président Ghanéen a été chargé par ses pairs de l'UA d'accélérer la mise sur pied de la Banque Centrale Africaine(ACB), du Fonds Monétaire Africain (AMF), de la Banque Africaine d’Investissement (AIB) et de la Pan-African Stock Exchange.

L'UA veut parachever le plus rapidement possible l'intégration financière africaine afin de palier le déficit de "financement des projets de développement" sur le continent.

Adopté depuis le 4 février 2009 lors du 12ème sommet ordinaire de l'UA, la mise en place de la Banque Africaine d'Investissement et les institutions financières associées( ACB, AMF, Pan-African Stock Exchange) a pris du retard en raison de la destruction de la Libye par les forces de l'OTAN et de l'assassinat du guide Libyen Mohammar Kaddafi, son principal contributeur et promoteur d'alors...

Ces institutions financières panafricaines qui constituent pourtant un des projets phares de l’Agenda 2063 de l’UA avait pourtant des délais de lancement bien précis :

  • L’AIB et la Pan-African Stock Exchange devaient voir le jour en 2016
  • et le Fonds monétaire africain était normalement prévu pour 2018
.

Aussi, le chef de l'état ghanéen a-t-il été chargé d'accélérer la mise sur pied de ces institutions financières, qu'il a jugé « essentielles pour une meilleure mobilisation des ressources sur le continent », selon ses propres termes.

C'est d'ailleurs cet objectif qui était explicitement formulé dans le protocole portant création de la Banque Africaine d'Investissement du 04 Février 2009 :

"L'objectif de la Banque est de stimuler l'intégration économique et le développement de l'Union à travers le financement des projets de développement, conformément aux objectifs de l'Union"

Par parvenir à la réalisation de ses objectifs importants le président Nana Akufo-Addo entend prendre les choses en main suivant un plan d'actions précis qu'il a présenté à l'assemblée :

  1. Accélérer les signatures et la ratification par tous les pays-parties prenantes au nombre de 26 à ce jour et travailler de concert avec tous les pays hôtes de ces institutions dont le Cameroun pour l'AMF, le Nigeria pour l'ACB, et la libye pour faire transférer le siège de l'AIB de Tripoli vers Accra, le nouveau siège officiellement désigné.
  2. Élaborer une politique commune entre les pays et l’UA, permettant la mise en œuvre d’une Banque centrale africaine et d’une monnaie unique,
  3. Et peser de tout son poids dans les travaux de l’UA et de l’Association africaine des bourses (ASEA), en vue de la création dès que possible de la Pan-African Stock Exchange.

Bien qu'exalté par l'ampleur des défis à relever pour mener à bien sa mission, le dirigeant ghanéen a tenu à préciser les principaux obstacles à prendre en compte :

« Les monnaies africaines se caractérisent par leur volatilité, un manque important de liquidités et un statut rarement négocié sur le marché financier mondial, ce qui rend les échanges entre pays africains difficiles. (...) lors du 3e comité technique de l’Union africaine sur les finances, les affaires monétaires, la planification économique et l’intégration économiques, qui s’est tenu au Cameroun en mars 2019, des inquiétudes ont été exprimées quant à la lenteur de la signature et de la ratification des instruments juridiques des quatre institutions financières »Nana Akufo-Addo

Notons aussi qu'au delà de ces responsabilités à lui confiées par ses pairs au niveau continental, le président ghanéen devra également battre campagne pour obtenir sa réélection lors de la présidentielle de novembre 2020. Mais qu'à cela ne tienne, Nana Akufo-Addo veut donner un nouveau souffle à la construction des Etats-unis d'Afrique. Il déclare en substance :

« Aujourd’hui, le continent n’a d’autre alternative que de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure et des biens importés et de commencer à mobiliser des ressources intérieures pour financer son développement, et diversifier son économie », a-t-il expliqué.

Et le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa(le nouveau président de l'UA) de renchérir :

«Le temps de la colonisation et de l'impérialisme est révolu »

En effet, la mise en place de ces institutions financières constitue un facteur clé de succès de la Zone de Libre Echange Continental AFricaine, d'après les mots du pilote en chef désigné :

« Ces institutions continentales sont des conditions préalables à la réussite de la mise en œuvre de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) »Nana Akufo-Addo

Voilà pourquoi il a encouragé ces pairs à prendre toute leur part de responsabilité et de faire preuve de diligence, d'autant qu'il ne reste plus que quelques mois pour la mise en oeuvre concrète de ces institutions :

« La mise en place effective des institutions financières de l’UA nécessite des engagements audacieux de notre part, en tant que dirigeants du continent. Nous devons prendre des mesures urgentes. » a-t-il martelé.

D'ailleurs, Cyril Ramaphosa a inscrit ces projets au coeur des priorités de l'institution continentale et un sommet spécial a été convoqué pour le mois de mai prochain en Afrique du Sud. Et un autre sommet de lancement opérationnel de la ZLECAF aura lieu au Tchad au mois de juillet 2020.

Notons qu'un secrétaire général permanent de la ZLECAF a été élu lors de ce 33ème sommet ordinaire de l'UA en la personne du sud-africain, Wamkele Mene et le Ghana a été également désigné pour accueillir le siège permanent de la ZLECAF.

Enfin, ce sommet a permis aux dirigeants africains de prendre à bras le corps les défis sécuritaires liés aux attaques terroristes, d'inaugurer le nouveau siège de la Commission d'Intelligence et des Services de Sécurité Africaine (CISSA) et de prendre la résolution de s'impliquer activement pour trouver des solutions durables au conflit Libyen. Comme l'a martelé le Président du G5 Sahel, Roch Marc KABORE : "L 'heure n'est plus au discours", autrement dit l'Afrique est résolue à prendre son destin en main à en croire les volontés exprimées par ses dirigeants politiques.

Par : Kouadio KOUAMÉ
Fondateur & Directeur de la publication - AfroPolitis Media

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